I-Deal Development est une banque d’affaires small & mid-cap fondée par Frédéric Bonan qui s’adresse aux PME & ETI. Elle se distingue par son approche sur mesure pour les dirigeants, dans leurs opérations de haut de bilan (acquisition, cession, levée de fonds). Décideurs Corporate Finance est allé à la rencontre de Thierry Bloch, directeur associé pour revenir sur l’année 2023 ainsi que sur ses opérations emblématiques de 2024.

Décideurs. Pouvez-vous revenir sur les grandes tendances et rétrospectives de l’année 2023 et de l’année en cours, 2024 ?

Thierry Bloch : D'une manière générale, l'année 2023 a vu le retour des deals plutôt stratégiques, contre quelques années dominées par les fonds de Private Equity. Cette évolution est somme toute logique en raison de la hausse du coût du financement. Néanmoins, les actifs avec des fondamentaux solides (secteurs en croissance, recurring business, bonnes marges, management impliqué...) ont été fortement convoités par les fonds, qui malgré tout doivent investir, en particulier les moins actifs. En ce qui nous concerne, nous avons poursuivi notre stratégie d'accompagnement de proximité avec les dirigeants, en multipliant les acquisitions pour certains d'entre eux. Pour 2024, nous constatons que de nombreuses entreprises, en France notamment, sont confrontées à des problèmes structurels de leur business, avec des bilans surendettés, et donc à risque. Ces situations profiteront inévitablement aux entreprises qui auront su anticiper et rester prudentes sur leur montage financier.

"Les marchés internationaux offrent des opportunités inédites pour les investisseurs."

Quel bilan de votre activité pouvez-vous établir ?

Avec 25 opérations en 2023, nous avons eu une année assez active. Nous remarquons également une recrudescence des deals transfrontaliers en 2024. Nous avons commencé l’année avec trois opérations réalisées en Amérique du Nord, plus précisément au Canada et en Californie. Dans les transactions en cours, l’univers de la pharma et de la tech restent très dynamiques. Notre aspiration est de continuer à être créatif, disponible et présent pour nos clients, et de continuer de les accompagner à l’international.

Qu’en est-il justement de vos opérations cross-border ?

Elles se sont multipliées ces dix-huit derniers mois. Notre présence multiple nous permet d’offrir à nos clients une vision différente et l’accès à des marchés jusque-là difficiles à aborder. À cet égard, nous avons conseillé Ciao Technologies, un pure player digital québécois, dans le cadre de son rapprochement avec le groupe familial coté IT Link. Deux entreprises qui, a priori, ne se seraient jamais rencontrées. Nous avons également réalisé un tour de force avec la société Vintech, située à Los Angeles sur un marché de niche : le design automobile. Nous avons également conseillé les dirigeants actionnaires dans leur cession au groupe Molb, basé à Londres.

Quelles sont les dernières opérations emblématiques de l’année 2024 ?

Nous avons signé une série de trois acquisitions coup sur coup en l’espace de 4 mois pour le groupe ACI, soit plus de 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un résultat qui cristallise quelques mois de travail et leur 30e opération depuis leur création en 2019.  Nous avons également conseillé le dirigeant propriétaire de la société Netlon France qui a été approché par les actionnaires du groupe belge Outside Living Industrie. Cette opération illustre notre volonté et capacité à rester proches des dirigeants tout au long de la vie de l’entreprise. Pour rappel, nous avions conseillé ce dirigeant dans la reprise majoritaire du capital de Netlon en 2022.

Quelle place prend l’intégration de l’intelligence artificielle et des NTIC dans votre quotidien ?

Comme vous le savez notre métier est étroitement lié au patrimoine des clients que nous conseillons, les enjeux sont donc colossaux. Il nous paraît donc crucial d’avoir une maîtrise extrêmement forte des deals dans lesquels nous intégrerons l’intelligence artificielle. L’IA est un formidable outil qui doit nous permettre de réduire le temps investi sur du travail à plus faible valeur ajoutée en nous permettant de nous concentrer sur les forces que doit avoir un banquier d’affaires. Aujourd’hui, l’IA n’a donc pas pris le pas sur mon quotidien en tant que directeur associé, dont le rôle est plutôt d’assurer le lien entre client et l’écosystème dans lequel nous évoluons.  

Quels sont les avantages de votre ouverture à l’international ?

Notre ouverture à l’international offre de multiples possibilités et opportunités. D’une manière générale en politique et en économie, il faut s’ouvrir, notamment dans notre métier. Nous devons renouveler et affirmer notre ambition, renforcer les équipes. Apporter de la mobilité, cela permet à nos clients d’être rassurés et d’être capables de se projeter. À titre d’exemple, Alan Allman Associates, l’un de nos clients historiques est maintenant présent aux Pays-Bas, en Belgique, au Portugal, à Singapour, au Canada et nous étudions des opportunités en Asie, en Australie, en Espagne, en Amérique du Nord. Nous sommes la banque d’affaires incontournable du marché. Grâce à cette ouverture, nous pouvons apporter un décryptage de la culture locale étant donné nos précédentes opportunités, opérations et échanges avec des acteurs locaux. C’est également pour cela que certaines contreparties font de plus en plus appel à nos services.

Propos recueillis par Laura Guetta Dray